Bonjour à tous !

Ce blog m'a permis de partager avec vous mes découvertes, impressions et images, tout au long des neuf mois que j'ai passés en Chine en 2007. Je suis maintenant de retour à Montréal mais il me reste plusieurs épisodes de mon voyage à vous raconter. Je vais donc continer à alimenter ce blog avec mes aventures en Chine...

dimanche 25 mars 2007

La communication approximative…

Le fait de ne pouvoir communiquer qu’approximativement avec les Chinois donne parfois lieu à des expériences qui n’arriveraient pas autrement. La deuxième fois que je suis allée à l’épicerie à côté, par exemple, j’en suis ressortie plus de deux heures plus tard, après avoir passé une heure à me faire masser dans le salon de beauté juste au-dessus. Une jeune fille de l’institut recrutait les clients dans l’allée menant à l’entrée de l’épicerie. Elle me montre le dépliant, je comprends qu’il s’agit de soins du corps, j’essaie de demander de quels soins il s’agit parce que je ne veux pas y passer trop de temps… surtout que je ne suis pas venue là pour ça (!) Elle m’explique en chinois. Voyant que je ne comprends pas, elle sort en bloc-notes et un stylo et, toute contente d’avoir trouvé une solution à notre problème de communication, m’écrit de quoi il s’agit… en chinois ! Je ne sais pas pourquoi elle s’est persuadée que je lisais le chinois, mais toujours est-il que, curieuse de savoir finalement de quoi il s’agit, et poussée par mon goût de l’aventure (sic), je finis par la suivre.

Le salon est correct, même si le chemin pour s’y rendre est plutôt glauque, à travers les escaliers poussiéreux des étages encore en chantier. Toutes heureuses de voir débarquer une étrangère, les filles du salon (douze… pour quatre clients potentiels en même temps !) commencent toutes à s’agiter comme des petites fourmis. (J'ai souvent cette image de fourmis qui me vient en tête, sans doute à cause du fait qu’elles sont petites, toutes faites sur le même moule, toujours en groupe et qu’elles communiquent entre elles dans un langage qui m’exclut). Bref, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, elles ont trouvé une salle de soin libre pour moi et l’expérience commence. Il s’agit finalement d’un soin du visage. Ma peau est nettoyée, crémée, massée, nettoyée, crémée et massée encore… Puis on passe à la tête, le cuir chevelu, les épaules. Pendant ce temps, on m’a appliqué un masque sur le visage. Tout est très agréable. Particulièrement le massage des épaules qui insiste sur les trapèzes douloureux fourbus par les heures d’ordinateur. À la fin de l’expérience, je me rends compte que le masque que l’on m’a appliqué vise à blanchir la peau. Ce n’est pas surprenant, c’est la préoccupation numéro un des femmes chinoises, en ce qui concerne la beauté de la peau.

Mais pour moi, c’est loin d’être une obsession. Je dirais même plus que je me trouve plus jolie hâlée que pâle. Je ne crois pas qu’un seul masque puisse avoir un effet apparent sur la couleur de mon visage… mais disons que c’est le genre d’expérience qui ne me serait pas arrivé si j’avais été capable de communiquer efficacement. Depuis cette aventure, j’ai recroisé une autre fois la fille de l’institut en allant faire mon épicerie. Cette fois, je l’ai suivie sans chercher d’explications. Une heure de soins pour l’équivalent de 5 Euros ou 7$, ça ne vaut même pas la peine de discuter !


Toujours pour cause de communication approximative, il aura fallu que j’achète trois conditionner avant de réussir à acheter un shampooing ! La première fois, je n’ai même pas essayé de communiquer. J’ai choisi, dans le rayon cosmétique, une bouteille parmi tant d’autres, avec un dessin de femmes les mains dans les cheveux. Je n’ai pas pensé que ce dessin pouvait avoir une double signification… d’où une mauvaise surprise au moment clé… le conditionner étant nettement moins efficace que le shampooing pour nettoyer les cheveux ! Deuxième tentative : je m’adresse à la vendeuse, une bouteille à la main, et je fais des gestes qui me semblent sans équivoque, pour mimer un lavage de cheveux. Elle me confirme que je fais le bon choix en opinant vigoureusement de la tête. Mauvaise surprise à nouveau sous la douche ! La troisième fois, j’y suis allée avec mon dictionnaire, prête pour un exercice de comparaison entre les caractères chinois inscrits sur la bouteille et ceux signifiant l’objet de ma convoitise… Finalement, il y avait une promotion pour une marque indiquant Shampoo en tout petit, sous les caractères chinois. J’ai choisi cette marque… c’était la bonne, enfin ! C’est fou comme des événements aussi anodins qu’acheter un shampooing peuvent se transformer en épopée dans un pays où l’on ne maîtrise pas la langue !

Une autre fois, j’ai acheté un manteau alors que j’en aimais un autre. Au départ, j’en essaie deux différents. L’un est à ma taille, mais c’est l’autre qui me plaît plus. Avec les deux manteaux dans les bras, j’explique à la vendeuse que j’aimerais avoir ce modèle-ci dans cette taille-là, en montrant respectivement le manteau et l’étiquette. Elle comprend… Joie partagée par toutes les deux ! Comme il n’y a pas ma taille en rayon, elle court dans le back-store. Et quand je dis elle court, elle part vraiment à la course… et revient dix minutes plus tard à la même cadence (je la soupçonne d’avoir été défaire des boîtes pas encore déballées)… Oups, elle s’est trompée… ou j’ai mal expliqué (!), elle m’a rapporté le manteau que j’aimais moins, dans la taille de l’autre ! Je n’ai pas eu le cœur de la faire recourir une autre fois et j’ai finalement acheté celui qu’elle m’a rapporté. À défaut de savoir correctement s’exprimer, je me dis qu’il faut bien s’adapter !

Toujours pour la même raison, je me suis retrouvée à visiter un temple alors que j’étais partie pour magasiner dans un centre commercial conseillé par une amie. Le taxi n’a jamais voulu m’amener là où je voulais (à moins qu’il n’ait jamais compris là où je voulais aller…), et j’ai fini par aller visiter le temple devant lequel il m’a laissée, sans doute persuadé qu’il était que c’était meilleur pour ma culture ;-)

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