Bonjour à tous !

Ce blog m'a permis de partager avec vous mes découvertes, impressions et images, tout au long des neuf mois que j'ai passés en Chine en 2007. Je suis maintenant de retour à Montréal mais il me reste plusieurs épisodes de mon voyage à vous raconter. Je vais donc continer à alimenter ce blog avec mes aventures en Chine...

samedi 29 septembre 2007

Plus tout à fait la Chine...

Je reviens d'un voyage au Far West de la Chine, là où les Chinois se trémoussent sur des danses arabes dans les parcs, mangent du mouton et vont à la mosquée. Ouïghours, Kazaks et autres minorités musulmanes issues du Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan ou Pakistan tout proche peuplent la province du Xinjiang, la province de Chine la plus dépaysante d'entre toutes, la plus grande, la moins visitée et la plus éloignée de tout.

Du centre-ville de la capitale, Urumqi (ou Wulumuqi) on aperçoit les sommets des Tian Shi, recouverts de neiges éternelles.







À deux heures de bus au nord de Urumqi, en haut de la montagne, on découvre ce paysage magique: Tian Shi (ou Heaven Pool). Des Kazaks y vivent dans des Yurts, les habitations traditionnelles, se chauffant au four à bois et buvant l'eau du lac. Les adultent parlent uniquement kazak. Les enfants comprennent un peu le mandarin, qu'ils apprennent à l'école.
Ils passent l'été ici de mai à mi-octobre, à élever moutons et chevaux. Les mois d'hiver, ils vont s'installer dans des habitations en dur dans la petite ville la plus proche. Ils vivent essentiellement de l'élevage et du tourisme. J'ai passé 3 jours avec eux. Nature, calme, randonnées à pied ou à cheval, beauté des paysages... retour aux sources garantis !







L'intérieur de la Yurt, recouverte de tapis en laine multicolores. Il y fait très froid la nuit mais, une chance, les couvertures sont nombreuses...




Le costume kazak traditionnel, juste pour la photo !

mardi 7 août 2007

Best of Chinglish

Au hasard de mes pérégrinations, je suis tombée sur toutes sortes de traductions du chinois vers l'anglais...
Voici quelques images des meilleurs spécimen :

Des orthographes parfois approximatives...





des traductions parfois poétiques...

parfois carrément loufoques !






parfois simplement décalées en raison de la différence culturelle:


et pour finir, le best of de la traduction, en français, cette fois !

samedi 4 août 2007

L'île de Putuoshan ou le paradis bouddhiste

Il y a deux semaines, poussée par une irrépressible envie de soleil et de ciel bleu, je partais pour l’île de Putuoshan. Il ne faut pas croire qu’il ne fasse pas beau à Shanghai. Au contraire : chaleur accablante (on tourne autour des 40 degrés depuis quelques semaines), impression d’entrée dans le sillage d’un sèche-cheveux géant dès que l’on sort d’un lieu climatisé, taux d’humidité ressenti : 358% (ce n’est pas ce qu’ils annoncent aux nouvelles, mais pourtant, on dégoutte après 1 minute de marche à allure tout-ce-qu’il-y-a-de-plus-normale. Vous trouvez ça normal ?) En tout cas, malgré cette température indéniablement estivale, la dernière fois que j’avais vu le soleil remontait à ma dernière escapade hors de Shanghai et mon corps tout entier réclamait de l’air pur. N’écoutant que mes signes vitaux, je décidai donc de prendre le large.

12 heures de bateau de nuit, précédées de 2h30 de bus-métro-taxi pour se rendre au port de Shanghai : l’aventure commençait !

De l'extérieur, le bateau a l’air pas pire. On fait le tour une première fois à la recherche de sa cabine. On se dit qu’on ne doit pas être aux étages supérieurs, réservés aux couchettes de luxe. On avait raison : on est assignée à la cale.

Tarifs de back-packers : dortoirs de douze couchettes au sous-sol, proches du moteur. La nuit ne sera finalement pas si pénible. Les autres voyageurs de ma condition (un groupe de Chinois travaillant dans la construction sur une autre île proche de Putuoshan et une Maman chinoise et sa fille) n’auront pas été trop bruyants et la mer aura été calme… Ouf !

L’été, les Chinois ont l’habitude de retirer les draps des lits et de dormir à même une paillasse. En partageant mon étonnement avec des autochtones amis, j’appris que la raison en est une de température. Les paillasses étant faites de fines tiges de bambous, l’air peut circuler à travers, ce qui rend la literie moins chaude que les draps de tissu. Soit. Mais comment font-ils pour laver leur « literie d’été »? Et bien, ils ne lavent pas. Finalement, c’est beaucoup plus simple comme ça et ça fait des frais en moins pour les aubergistes. Même les oreillers sont faits en paillasse et pas de taie, bien sûr. Et pour l’hygiène de la voyageuse ?… On se débrouille. On s’enroule dans l’immense tissu qui nous est remis en guise de serviette (mais dont la matière ressemble davantage à celle d’un couvre-lit du siècle passé) et qui, de toute façon, n’essuie rien (ce qui ne constitue finalement qu’un désagrément apparent, étant donné qu’avec la chaleur ambiante, on sera à nouveau trempée une minute après être sortie de la douche).

L’île de Putuoshan

C'est une petite île de douze kilomètres carrés située au sud-est de Shanghai, dans la mer de Chine. Sa montagne est l’une des quatre montagnes sacrées de Chine (C’est ce qu’ils disent dans les guides, mais j’ai l’impression que toutes les montagnes sont « sacrées », ici). Cette île bouddhiste est entièrement consacrée à la déesse Guanyin, « goddess of mercy », censée protéger pêcheurs et insulaires. Sa statue dorée de 33 m de haut est d’ailleurs visible de partout sur l’île et c’est aussi elle que l’on reconnaît du bateau, à l’approche de la terre ferme.


Paysages de l'île




Activités sur l’île : des temples bouddhistes, des plages, des temples bouddhistes, des temples bouddhistes, des temples bouddhistes, des plages. Dans les guides, ils parlent aussi de caves. Mais n’y allez pas pour ça. Des caves, il n’y en a pas. Ils le reconnaissent d’ailleurs sur le panneau descriptif à l’entrée d'un site : «Ce site porte le nom de cave, mais en réalité, ce n’est pas une cave. » En réalité, ce n’est rien de spécial : un mini-temple, un pavillon, un tas de pierres… Bref, rien qui valait cette escalade d’une heure dans la montagne par une chaleur à cuire les sauterelles. Ils ne pouvaient pas le dire avant, que ce n’était pas une cave ? Ben non, ils ne pouvaient pas. Comme ils ne peuvent pas indiquer, quand le chemin se divise en deux, lequel suivre pour se rendre au site recherché. Sinon, les touristes se rendraient directement et sans encombre au point visé. Ils ne peuvent pas, non. Si tout était simple et clairement indiqué, ce ne serait plus vraiment la Chine.


En voilà, une cave, j'en ai quand même trouvé une !
Caché sur la gauche, un moine (bouddhiste, évidemment), est en train de prier. Ils sont environ 1000 moines à vivre à Putuoshan, sur les 3000 habitants de l'île.



Je vous ai dit qu’il y avait des temples bouddhistes ? Alors ils sont bien sûr dédiés à Guanyin. Mais ils se ressemblent tous. Comme ils ressemblent d’ailleurs aux autres temples bouddhistes. Je pense qu’il arrive un moment, dans l’expérience de tout voyageur en Chine, où l’on atteint un point de saturation avec les temples et l’on devient alors incapable d’en voir un seul de plus. Ce même phénomène arrive aussi au touriste qui visite les églises de France ou les châteaux de la Loire. Et bien, c’est à Putuoshan que j’ai atteint ce point critique. Le goût de découvrir d’autres temples me reviendra sans doute un jour, mais en attendant, un break s’impose. J’ai donc sacrifié quelques heures de visites à des heures de baignades. Et ce, sans le moindre regret, malgré ma rencontre fortuite avec un animal marin que je n’avais encore jamais de ma vie côtoyé de ci proche (si ce n’est dans mon assiette, à Shanghai, lors d’un souper initiatique que j’avais d’ailleurs moyennement apprécié). L’animal marin en question, à l’apparence gélatineuse, s’était révélé sous la dent tout cartilagineux : un total désarroi gustatif. Et de son vivant : un total choc électrique. Vous l’aurez compris, il s’agit d’une méduse ! Je ne l'ai jamais vue, celle-là, mais je l'ai bien sentie ! Alors que je nageais au loin, seule dans mon coin d’océan, j’ai été comme électrocutée dans tout le bras gauche. Sur le coup, je ne voulais pas arrêter ma baignade pour si peu, mais la douleur augmentant, je suis sortie de l'eau, en état de choc. C'était il y a plus de dix jours et aujourd'hui, j'ai encore le bras comme lacéré du poignet à l'épaule. L'effet de brûlure s'est atténué en trois jours mais les marques (comme des coups de fouets) sont encore très visibles. J’ai lu que dans certains cas, elles pouvaient rester à vie ou réapparaître de façon rémanente, avec la chaleur par exemple. J'espère que ce ne sera pas mon cas car ça me donne l’air d’avoir poussé un peu trop loin les jeux sado-maso ou de scarification. Sur le coup, pourtant, j'ai juste eu la sensation d'avoir touché des algues flottantes, mais en fait, la bête a dû enrouler ses pattes tentaculaires autour de mon bras, pour me faire des marques pareilles! Il faut croire que décidément, après la tortue qui a fait éclater ma dent, j'ai un mauvais karma avec les animaux marins !!! Moi qui aime tellement la mer, c'est vraiment ingrat...

Les Chinois sont très superstitieux. Là, ils escaladent le monument pour pouvoir caresser l’espèce de tigre-dragon, ce qui exaucera leurs voeux les plus chers, sans aucun doute.

Deux fillettes avec qui j’ai passé un merveilleux moment. Elles m’ont dit leurs prénoms mais je serais incapable de les retranscrire. Quand elles m’ont vue, elles m’ont fait Hello, comme beaucoup d’enfants (et adultes d’ailleurs) tout fiers de connaître un mot d’anglais, mais quand je leur ai répondu, à l’inverse des autres qui rigolent ou courent se réfugier auprès de leurs parents, elles sont venues vers moi, toutes les deux, toutes curieuses et confiantes et on a échangé en chinois pendant une bonne demi-heure. Celle en bleu, incroyablement vive et intéressée, reprenait après moi toutes mes phrases en chinois comme pour m’enseigner à bien prononcer. Alors je répétais après elle. Elles riaient de mon accent. Je riais de leur curiosité. Nous nous sommes vraiment bien amusées.

Les Chinois à la plage

Ce serait dommage de s’endormir sur le sable. Il ne faudrait pas rater ça. C'est un véritable spectacle et c’était une première pour moi. D’abord, les Chinois sont tous des enfants. C’est vrai en ville, quand ils se chamaillent dans la rue, se courent après, que les femmes marchent en se tenant par la main et les hommes par le cou, etc. C’est encore plus vrai à la plage où ils courent dans les vagues, s’enterrent dans le sable, s’amusent à se faire couler, etc. Ensuite, ils portent presque tous des bouées. Les adultes d’aujourd’hui n’ont pas appris à nager à l’école. Et comme la plage est un loisir très récent, depuis l’instauration des congés payés il y a seulement quelques années, la baignade est une activité nouvelle pour la majorité des Chinois. Les maillots de bain, maintenant : Les hommes portent des sortes de short de collégiens en lycra et les femmes des maillots immenses, qui en cachent le plus possible. Aussi, les Chinois sont tous imberbes et donc absolument épatés par la pilosité des Laowai (étrangers). Le Québécois qui m'accompagnait (que j'appellerai ici L'homme-qui-court-moins-vite-que-son-chapeau) a donc été un sujet de curiosité fort prisé... Enfin, comme on sait que le Chinois est plus heureux dans la foule et le bruit que seul et au calme, il n’est pas surprenant de le voir, dans l’eau, patauger à quelques centimètres de ces congénères alors que rien de l'empêcherait d'aller plus loin. Je nageais moi-même à quelques dizaines de mètres de la marée humaine et j’étais seule dans mon coin d’océan…