Bonjour à tous !

Ce blog m'a permis de partager avec vous mes découvertes, impressions et images, tout au long des neuf mois que j'ai passés en Chine en 2007. Je suis maintenant de retour à Montréal mais il me reste plusieurs épisodes de mon voyage à vous raconter. Je vais donc continer à alimenter ce blog avec mes aventures en Chine...

lundi 26 mars 2007

L’intense night-life chinois

Je continue de publier des textes sur mon blog bien que je ne sois plus capable d’y avoir accès. Tous les sites de Blogspot sont inaccessibles en Chine depuis une semaine. Puisqu’il est possible d’y accéder de partout ailleurs (Europe, Amérique, Afrique…), je suppose que ça doit être la censure. Peut-être certains blogs ont publié du contenu subversif et les autorités ont décidé de bloquer l’accès à tous. Enfin, tant que je peux publier, je vais continuer de le faire, en m’excusant d’avance pour la mise en page, puisque je ne peux pas voir ce que ça donne.

Je suis donc de retour à Shanghai depuis vendredi soir mais j’ai déjà hâte de repartir. Je n’ai pas vu le ciel depuis 10 jours ! Un mélange de climat brumeux et de pollution, c’est ce que disent les gens d’ici. Je pense que c’est surtout la pollution. Hier, il faisait 21 degrés, doux, sec, mais gris à ne pas voir les buildings à 50 mètres. Je me sens en permanence dans un gros nuage et quand je sors pour « prendre l’air », je n’ose pas respirer à fond. L’air n’est presque jamais frais. J’ai hâte de quitter la grande ville, même si je sais que certaines provinces du centre de la Chine sont encore pires, en raisons de l’exploitation du charbon ! Hong-Kong est beaucoup plus agréable, paraît-il, grâce à son positionnement entre mer et montagne. Ce sera sûrement ma prochaine destination…


Quelques images de Beijing, où je suis passée en coup de vent...

En attendant, je poursuis mon travail et ma vie à Shanghai. Samedi soir, j’étais invitée, avec une amie chinoise, à un vin et fromage chez un Québécois qui vit en Chine depuis 8 ans. Un appartement avec une vue in-cro-yable. La plus belle en ville, je pense : vue à la fois sur le fleuve, le Bund et les tours de Pudong, la vieille ville chinoise, People’s Square, Huahai Lu ! Ceux qui connaissent Shanghai vont penser que j’exagère, mais c’est pourtant vrai! L’appart est positionné de telle sorte qu’on peut voir tout ça ! Avec les illuminations encore plus spectaculaires du samedi soir, c’était féerique. Nous étions cinq personnes, qui nous connaissions à peine, et on a fini la soirée à danser au Babyface, une des grosses chaînes de discothèques de Chine.

Ça, c’est quelque chose que je trouve vraiment particulier, cette propension qu’ont les gens ici à sortir danser. Je me retrouve en moyenne de deux à trois soirs par semaine dans les bars ! (et pas les bars-éventuellement-dansant comme au Québec. Non, les vraies boîtes de nuit où il n’y a rien d’autre à faire que danser !).

Une chance, j’adore danser, mais je trouve le rythme un peu soutenu quand même… surtout que ça ne ferme pas à 3h du matin ! Ça reste ouvert tant qu’il y a du monde ! Je trouve ça d’autant plus étrange comme coutume que l’on sort avec des gens que l’on rencontre pour une première fois ou presque. En tout cas, d’habitude, aller danser, c’est le genre de sorties que l’on fait avec un groupe d’amis proches, et ça arrive occasionnellement, pas plusieurs fois par semaine ! Dans mon expérience à moi, du moins ! Une chose est sûre, c’est que je profite bien du night-life chinois… Je serai sortie plus en un mois en Chine que dans toute ma dernière année entre le Québec et la France.

dimanche 25 mars 2007

La communication approximative…

Le fait de ne pouvoir communiquer qu’approximativement avec les Chinois donne parfois lieu à des expériences qui n’arriveraient pas autrement. La deuxième fois que je suis allée à l’épicerie à côté, par exemple, j’en suis ressortie plus de deux heures plus tard, après avoir passé une heure à me faire masser dans le salon de beauté juste au-dessus. Une jeune fille de l’institut recrutait les clients dans l’allée menant à l’entrée de l’épicerie. Elle me montre le dépliant, je comprends qu’il s’agit de soins du corps, j’essaie de demander de quels soins il s’agit parce que je ne veux pas y passer trop de temps… surtout que je ne suis pas venue là pour ça (!) Elle m’explique en chinois. Voyant que je ne comprends pas, elle sort en bloc-notes et un stylo et, toute contente d’avoir trouvé une solution à notre problème de communication, m’écrit de quoi il s’agit… en chinois ! Je ne sais pas pourquoi elle s’est persuadée que je lisais le chinois, mais toujours est-il que, curieuse de savoir finalement de quoi il s’agit, et poussée par mon goût de l’aventure (sic), je finis par la suivre.

Le salon est correct, même si le chemin pour s’y rendre est plutôt glauque, à travers les escaliers poussiéreux des étages encore en chantier. Toutes heureuses de voir débarquer une étrangère, les filles du salon (douze… pour quatre clients potentiels en même temps !) commencent toutes à s’agiter comme des petites fourmis. (J'ai souvent cette image de fourmis qui me vient en tête, sans doute à cause du fait qu’elles sont petites, toutes faites sur le même moule, toujours en groupe et qu’elles communiquent entre elles dans un langage qui m’exclut). Bref, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, elles ont trouvé une salle de soin libre pour moi et l’expérience commence. Il s’agit finalement d’un soin du visage. Ma peau est nettoyée, crémée, massée, nettoyée, crémée et massée encore… Puis on passe à la tête, le cuir chevelu, les épaules. Pendant ce temps, on m’a appliqué un masque sur le visage. Tout est très agréable. Particulièrement le massage des épaules qui insiste sur les trapèzes douloureux fourbus par les heures d’ordinateur. À la fin de l’expérience, je me rends compte que le masque que l’on m’a appliqué vise à blanchir la peau. Ce n’est pas surprenant, c’est la préoccupation numéro un des femmes chinoises, en ce qui concerne la beauté de la peau.

Mais pour moi, c’est loin d’être une obsession. Je dirais même plus que je me trouve plus jolie hâlée que pâle. Je ne crois pas qu’un seul masque puisse avoir un effet apparent sur la couleur de mon visage… mais disons que c’est le genre d’expérience qui ne me serait pas arrivé si j’avais été capable de communiquer efficacement. Depuis cette aventure, j’ai recroisé une autre fois la fille de l’institut en allant faire mon épicerie. Cette fois, je l’ai suivie sans chercher d’explications. Une heure de soins pour l’équivalent de 5 Euros ou 7$, ça ne vaut même pas la peine de discuter !


Toujours pour cause de communication approximative, il aura fallu que j’achète trois conditionner avant de réussir à acheter un shampooing ! La première fois, je n’ai même pas essayé de communiquer. J’ai choisi, dans le rayon cosmétique, une bouteille parmi tant d’autres, avec un dessin de femmes les mains dans les cheveux. Je n’ai pas pensé que ce dessin pouvait avoir une double signification… d’où une mauvaise surprise au moment clé… le conditionner étant nettement moins efficace que le shampooing pour nettoyer les cheveux ! Deuxième tentative : je m’adresse à la vendeuse, une bouteille à la main, et je fais des gestes qui me semblent sans équivoque, pour mimer un lavage de cheveux. Elle me confirme que je fais le bon choix en opinant vigoureusement de la tête. Mauvaise surprise à nouveau sous la douche ! La troisième fois, j’y suis allée avec mon dictionnaire, prête pour un exercice de comparaison entre les caractères chinois inscrits sur la bouteille et ceux signifiant l’objet de ma convoitise… Finalement, il y avait une promotion pour une marque indiquant Shampoo en tout petit, sous les caractères chinois. J’ai choisi cette marque… c’était la bonne, enfin ! C’est fou comme des événements aussi anodins qu’acheter un shampooing peuvent se transformer en épopée dans un pays où l’on ne maîtrise pas la langue !

Une autre fois, j’ai acheté un manteau alors que j’en aimais un autre. Au départ, j’en essaie deux différents. L’un est à ma taille, mais c’est l’autre qui me plaît plus. Avec les deux manteaux dans les bras, j’explique à la vendeuse que j’aimerais avoir ce modèle-ci dans cette taille-là, en montrant respectivement le manteau et l’étiquette. Elle comprend… Joie partagée par toutes les deux ! Comme il n’y a pas ma taille en rayon, elle court dans le back-store. Et quand je dis elle court, elle part vraiment à la course… et revient dix minutes plus tard à la même cadence (je la soupçonne d’avoir été défaire des boîtes pas encore déballées)… Oups, elle s’est trompée… ou j’ai mal expliqué (!), elle m’a rapporté le manteau que j’aimais moins, dans la taille de l’autre ! Je n’ai pas eu le cœur de la faire recourir une autre fois et j’ai finalement acheté celui qu’elle m’a rapporté. À défaut de savoir correctement s’exprimer, je me dis qu’il faut bien s’adapter !

Toujours pour la même raison, je me suis retrouvée à visiter un temple alors que j’étais partie pour magasiner dans un centre commercial conseillé par une amie. Le taxi n’a jamais voulu m’amener là où je voulais (à moins qu’il n’ait jamais compris là où je voulais aller…), et j’ai fini par aller visiter le temple devant lequel il m’a laissée, sans doute persuadé qu’il était que c’était meilleur pour ma culture ;-)

je n'ai plus accès à mon blog... et vous ?

mercredi 21 mars 2007

Suzhou, ses jardins, son parc industriel...

Je bouge beaucoup ces temps-ci. La semaine dernière, j’ai passé quatre jours à Suzhou. Une petite ville (cinq millions d’habitants!) à une heure de Shanghai dans la province du Jiangsu. Très réputée pour ses jardins et… son parc industriel. J’ai visité les deux.

J’avais des entrevues à faire avec des compagnies de hautes technologies pour un reportage. Le parc industriel de Suzhou est sans doute l’un des plus grands au monde. 70 kilomètres carrés d’usines autour desquelles s’est développée toute une ville, avec des immeubles résidentiels, des centres de sport, des restaurants, un hôpital. Bref, tout ce qu’il faut pour vivre. Selon moi, il manque juste un peu de culture… et une âme ! Des milliers de gens vivent dans ce parc industriel. Les apparts y sont d’ailleurs bien plus chers et recherchés que dans la ville de Suzhou.
J’ai rencontré plein d’expats qui vivent là. Ils ont l’air bien contents. Leur apparentement est payé par leur entreprise. Ils travaillent comme des fous. Et quand ils sortent, ils se retrouvent entre expats, parce que les Chinois qui travaillent pour eux n’ont pas du tout les moyens de fréquenter les mêmes endroits. Occidentaux et Chinois ne se parlent pratiquement pas, à part pour le travail. Je ne comprends pas comment ils font pour vivre comme ça… Jamais je ne pourrais vivre dans un parc industriel, fut-il le plus grand, le plus beau et le mieux aménagé au monde !!!

Toutes les grosses compagnies du monde sont là : Samsung, Siemens, Logitech, Panasonic… Saviez-vous que 80% des souris qui sont vendus dans le monde sont fabriquées à Suzhou? Et plus de 25 % des laptops ? Je ne le savais pas non plus, mais c’est très impressionnant. C'est vraiment la capitale de la Chine des TI. En plein ce qu’il me fallait pour mon sujet. J’ai même réussi à parler à des gens du gouvernement, des responsables de l’investissement étranger pour la ville. Entrevue très diplomatique, évidemment, mais intéressante néanmoins. Et le soir, j’ai été invitée à manger avec un groupe d’amis tous liés au gouvernement local : le DG de la station de télé locale, le chef de la police de Suzhou et le secrétaire général de la ville ! Tous des gens avec énormément de pouvoir ici. Et ce sont de grands chums. Quand on dit que tout passe par le fameux Guangxi (relations) en Chine, c’est vraiment vrai ! Ils réservent une salle privée dans un grand restaurant, parce que bien sûr, ils ne peuvent être vus en public, et ils s’amusent ! Un peu spécial comme situation, mais quand on oublie leur statut, ce sont des personnes vraiment sympathiques, très ouvertes et cultivées. On a bien rigolé. J’ai même compris ma première joke en chinois ;-)

Les jardins maintenant… Ils sont réputés être les plus beaux de Chine. Des jardins vieux de parfois 2500 ans. Malheureusement, j’étais qqs semaines trop tôt sur la saison. J’ai vu les premiers bourgeons sortir, mais des jardins sans fleurs, c’est un peu comme s’il manquait qqch… C’était quand même d’agréables ballades et j’ai essayé de prendre qqs photos. Je dois vous dire que j’ai fais des contorsions et des efforts de composition inouïs pour que vous puissiez voir qqs fleurs sur les photos… J’espère que vous apprécierez ;-)

Je pars cet après-midi pour Beijing. Je vais assister à la grand-messe de l’industrie de la beauté, qui réunit tous les VIP du milieu dans la capitale pour deux jours de conférences, de rencontres, de négociations avec le gouvernement pour le pousser à instaurer davantage de réglementations. Le marché des soins de beauté est en totale explosion en Chine, de manière un peu anarchique, voire dangereuse pour les clientes qui se font blanchir la peau avec des crèmes trop riches en mercure ou injecter des produits non homologués pour se faire grossir les seins. J’espère que les débats seront intéressants et que je pourrai faire un bon papier avec ça. Plus de détails au retour, samedi.

mardi 13 mars 2007

Visite chez le dentiste...


Aujourd'hui, j'ai trouvé dans la rue le dentiste de mon quartier... Bien franchement, j'espère que je n'aurai pas à lui rendre visite... Il est vraiment Dans la rue, au bout du marché ! Deux pas plus loin, il y a un étalage de légumes, puis des poulets vivants... Les curieux qui font leur marché peuvent s'arrêter cinq minutes et assister au soin complet de la dent... et je ne vous parle pas des conditions d'hygiène... Aïe, aïe, aïe!
(Juste pour rassurer ma famille : il existe aussi des hôpitaux où l'on peut se faire soigner "normalement"...)

Par ailleurs, je voudrais dire un gros MERCI à tous ceux qui m'ont envoyé des messages d'encouragement sur le blog ou en privé... Ça m'a fait plaisir, vous ne pouvez pas savoir ! Continuez ;-) De mon côté, je vous envoie plein de bisous !!!

dimanche 11 mars 2007

La démarcation public-privé…

Ce dimanche était une super belle journée.

Je me suis levée tard après être sortie tard hier soir. Il faisait doux et ensoleillé, alors je suis allée marcher le long du fleuve Hongpu.



En chemin, j’ai pris quelques photos insolites. Les voici :

La mode du pyjama à Shanghai. Souvent, quand je raconte que les gens se promènent dans la rue en pyjama, on ne me croit pas… Alors voilà la preuve, ou alors je ne m’y connais vraiment pas et il s’agit d’un nouveau style d’ensemble prêt-à-porter...


Autre curiosité, mais tout à fait normale ici, l’étendage des vêtements dans la rue… voire sur les arbres. S’il s’agissait de l’arbre du jardin d’une maison particulière, pourquoi pas, mais là, vous noterez qu’on se trouve sur une rue assez passante !




La sieste dans la rue… On voit des gens endormis un peu partout, sur les marches des bâtiments publics, sur une chaise devant une petite boutique, sur les bancs, et ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas de maison, non, c’est juste qu’ils s’endorment là où ils se trouvent au moment où ils sont fatigués, tout simplement. De ces exemples, on pourrait déduire que les Chinois ne font pas la démarcation entre le privé et le public au même endroit que nous.

Au bout de ma marche, je suis arrivée dans les rues commerçantes du centre-ville. Je suis tombée sur une boutique de vêtements avec des prix fixes. Comme c’est assez rare qu’il ne faille pas marchander, j’en ai profité. J’ai acheté 3 manteaux, pour un gros 33$. Le même prix que deux drinks dans un bar hier soir. C’est fou quand même ! Les endroits branchés où sortir sont super chers, plus chers que leurs équivalents au Canada ou en France, enfin pour être plus exacte, plus chers que le prix que je suis habituée à payer pour prendre un verre dans un bar. Parce qu’il faut dire que je ne fréquente habituellement pas ce genre d’endroits hyper-branchés mais ici, c’est différent. Pour pouvoir bien parler de la Chine, il faut que je sois bien informée, alors j’expérimente ;-)

Mais c’est vraiment fou de passer dans un drink le prix d’une semaine de bouffe dans les restos ! Parce qu’en fait, en Chine, il n’en coûte pas moins cher de se faire à manger à la maison que de manger au resto. La seule bonne raison de manger chez soi, c’est que l’on aime VRAIMENT cuisiner ou que l’on n’a pas le goût de sortir de chez soi, mais n’importe quel repas de base dans un resto, bon, équilibré, bien apprêté, ne sera pas plus cher que son équivalent fait maison, sans compter le temps de préparation.

samedi 10 mars 2007

Le bruit... Argh !

Le bruit, donc… En Chine, en ville à tout le moins, plus il y a du bruit, plus les gens sont contents. C’est en tout cas comme ça que j’explique le phénomène. En voiture, les klaxons s’en donnent à cœur joie. Si la route est bloquée, pour quelque raison que ce soit, la file de voiture va se mettre à klaxonner de façon ininterrompue, toute la file (!) jusqu’à ce que la voie se dégage, comme s’il y avait vraiment un lien entre l’intensité sonore et la résolution du problème !!! Dans les boutiques, les restos ou les ascenseurs, ce qu’on appelle une petite musique d’ambiance est ici une grosse musique très forte et très désagréable (à mes oreilles, en tout cas). Amenez-en de la musique du Temps des Fêtes du Québec! Plus jamais je ne dirai que c'est insupportable. J’en prendrais tous les jours de l’année plutôt que d’entendre les chansons criardes ou les mêmes pubs en boucles avec des enfants qui ricanent ou chantent en hyper-aigu !

À mon hôtel, je n’ai pas Internet dans ma chambre, alors je passe beaucoup de temps au resto en bas ou dans le salon du lobby où j’ai accès au WiFi. Et bien, sans exagérer, je peux vous assurer que c’est la même musique (les mêmes deux tounes) qui tournent en boucle TOUS les jours, 24h/24. Je ne sais pas comment les serveurs du resto supportent ça. Moi, quand j’ai compris l’ampleur du problème, j’ai apporté mes écouteurs, et j’écoute ma musique iTunes à fond (pas bon du tout pour mes oreilles mais nécessaire pour ma santé mentale).

D’autres exemples du bruit ? Des gens qui se promènent dans la rue à vélo ou à charrette, ils sont la main sur leur clochette (C’est vraiment une clochette) en permanence, comme s’ils voulaient aviser tous les piétons qu’ils sont en train de passer. La musique est toujours trop forte, partout. Dans les centres commerciaux, c’est la raison qui me fait fuir au bout de trente minutes. La foule et la taille des infrastructures sont déjà éprouvantes, mais avec le bruit en plus, c’est à devenir fou… Bien sûr, il y du bruit qui est lié à la foule, justement, au nombre, au trafic, et on n’y peut rien. C’est l’inconvénient des grandes villes. Mais le volume de la musique, la frénésie du klaxon, l'intensité des échanges verbaux entre les gens, ça pourrait baisser de qqs décibels, me semble !

Et puis dans les maisons, même la hotte dans la cuisine parle quand on pèse sur les boutons. Je suppose que ça explique la fonction des boutons, mais puisque c’est écrit dessus, pourquoi le répéter ? J’en suis donc arrivée à la conclusion que les Chinois aiment le bruit. Je dirais même plus, ça les sécurise. Le silence doit être un facteur anxiogène chez eux… Si qqn a fait des études sur le sujet, qu’il me fasse signe. Ça m'intéresse…

Pacifiques, les Chinois ?

Je viens d’assister à une scène complètement hallucinante.

On est samedi soir. Il est 20h15. Il y a 45 minutes, je suis entrée dans un resto juste en bas de mon hôtel. Un resto de cuisine locale, style familial, rempli de Chinois. Mon plat arrive. Tout à coup, j’entends des voix qui s’élèvent un peu plus loin dans la salle. Un client a l’air fâché et discute fortement avec un serveur. Le ton monte de plus en plus. Le client est à une grande table avec toute sa famille, une dizaine de personnes, tous des adultes. Une autre femme de la table commence à crier aussi. Une femme du resto arrive, la gérante sans doute. Elle se met à crier aussi. En deux minutes, tout le monde crie, hurle même. C'est à qui criera le plus fort.

Je n’ai aucune idée de la raison du mécontentement, mais au lieu d’essayer de régler le problème, les gens du resto hurlent après leurs clients. Les clients crient de plus en plus fort, se lèvent, fons des gestes de menace. Ça dure, ça dure. Ils sont toujours là à hurler dans le resto. Tous les autres clients regardent. Impossible de faire abstraction de l’incident, même à l’autre bout de la salle. Une dame d’une cinquantaine d’années de la table à l’origine du problème crie comme une furie sur la gérante. Celle-ci continue à lui répondre sur le même ton. Les autres serveurs sont là aussi. Les cuisiniers débarquent. Tout le staff du resto est là autour de la table en train de crier sur tous les clients de la fameuse table. Le ton monte encore, si c’est possible. Entre les deux femmes, les gestes se font de plus en plus menaçants. Je me dis qu’ils ne vont quand même pas en venir aux mains, les Chinois ont la réputation d’être tellement pacifiques…

Tout à coup, la gérante balance un coup de pied, la cliente lui répond avec les poings, les deux se sautent dessus, se frappant des pieds et des mains. Les autres clients de la table d’y mettent. Un cuisinier essaie de séparer les belligérants. La cliente attrape une tasse sur une table et la lance au visage de la gérante qui, à son tour, attrape de la vaisselle et l'envoie dans le tas. Elles se mettent à se courir après dans le resto, zigzaguant entre les tables et attrapant toute la vaisselle qui leur peur passe sous la main pour se la jeter en pleine face. La gérante va se cacher derrière son comptoir. La cliente grimpe par-dessus le comptoir pour l’attraper. Pendant ce temps, je regarde la scène, complètement ahurie par ce que je vois, m’interrogeant toujours sur ce qui a bien pu déclencher tant de haine, et surtout regrettant de ne pas avoir apporté mon appareil photo ! J’avais hésité avant de quitter ma chambre, puis je m’étais dis que j’allais juste manger dans un resto, qu’il n’y aura rien à voir d’intéressant… Ah la la, tout peut arriver, en Chine.

Bref, c’est au moment où la vaisselle revole dans le miroir derrière le bar (Je me croyais en plein coeur d'une scène de Lucky Luke, sauf qu’au lieu de se passer dans l’Ouest avec des hommes portant des chapeaux de cowboys, ça se passe dans l’Est et les protagonistes sont des femmes aux longs cheveux noirs et aux yeux bridés) que la police arrive. Ah… la police ! Je ne l'avais pas revue d’aussi près depuis l’aventure de mon vélo verrouillé à Beijing (voir chroniques de 2005). Aussitôt, la vaisselle a arrêté de revoler et les personnes présentes ont commencé à s’accuser mutuellement, qui de montrer la marque au visage du coup de poing reçu, qui de dire que s’est l’autre qui avait commencé (personne ne m’a fait la traduction mais les gestes étaient assez explicites.) Quand j’ai enfin quitté le resto, la police était toujours là, les clients mécontents aussi. Le staff toujours en alerte.

Je serais vraiment curieuse de connaître l’origine de cet incident. Non pas par curiosité malsaine, mais parce qu’il y a forcément qqch de culturel derrière tout ça. Jamais une scène pareille n’aurait été possible chez nous. D’abord, si un client est mécontent, le staff va faire en sorte de résoudre son problème ou s’il fait une scène ou s'énerve exagérément, va lui demander de s’en aller, au moins pour ne pas déranger le reste des clients. Ici, pas un instant personne n’a pensé à nous autres, pauvres autres clients, dont le temps du repas a été entièrement accaparé par cette histoire. Ensuite, les clients mécontents seraient finalement partis après avoir exprimé leur insatisfaction, voire qqs mots comme « je ne remettrai plus le pieds ici », ou au pire des insultes. Mais jamais ils ne seraient restés si longtemps à discuter, à hurler plutôt et à se rendre le centre d’attraction de la place. Quant à la gérante, son attitude me semble complètement saugrenue…

Je pense donc qu’il y a plus qu’un mauvais service ou un plat immangeable, il y a dû avoir atteinte à l’honneur. En fait, je n’en ai aucune idée. Peut-être que c’était juste un plat immangeable, et que les réactions mutuelles ont entraîné cette folie collective ! En tout cas, je ne dirai plus que les Chinois sont pacifiques. C’est sûr qu’ils ne vont pas agresser qqn qui marche dans la rue, mais entre eux, ça fait plusieurs fois que je vois des agressions verbales assez intenses. Hier, dans le rayon cosmétique de l’épicerie en bas de chez moi, une dispute a éclaté aussi. Ils n’en sont pas venus aux mains, mais ça a regroupé une vingtaine de personnes, tout le monde criant le plus fort possible, des curieux s’ajoutant au lot et les autres autour continuant leurs magasinage comme si de rien n’était. Il ne faut pas être trop sensible aux cris ici…

vendredi 9 mars 2007

Mon appart à Shanghai

Me voilà enfin installée dans mon appart !

C'est dans le même appart-hôtel où j'étais restée en 2005. J'adore cet endroit. C'est un quartier typique classe moyenne chinoise, tout près de la vieille ville et à vingt minutes de marche du Bund.

Voilà la vue de mon appart:
de jour...
et de nuit !

Et les pièces, comme si vous y étiez :




Il y a grand supermarché juste en bas de chez moi, où les gens viennent faire leur épicerie en pyjama sans scrupule et où je suis toujours la seule Occidentale en vue ! Ça fait changement du quartier très international où j'étais jusque là et où l'on trouvait du Sirop d'érable du Québec et du fromage Président sur les tablettes d'épicerie !

mardi 6 mars 2007

L'Année du cochon... enfin!

Hier, j'ai fait une entrevue dans ce qu'on appelle "la vieille ville chinoise" à Shanghai, un quartier très beau et très touristique. Je me doutais bien que quelque part dans la ville, il devait y avoir des décorations pour le Nouvel an chinois.... et c'est là que je les ai enfin trouvées !


Pas de doute, cette année, c'est bien l'année du cochon ! Debout ou à quatre pattes, tout roses ou tout habillés, les cochons sont partout !



lundi 5 mars 2007

Découverte de Zhouzhuang

À l'ouest de Shanghai, entre 1h30 et 2h d'ici, on trouve de petites villes dites "villes d'eau", à cause des canaux qui se promènent partout dans la ville. L'une d'entre elles, Suzhou, est même appelée "La Venise chinoise"... ça donne une idée ! Dimanche, je suis allée avec deux Québécois visiter l'une d'entre elles, la plus populaire : Zhouzhuang. Le temps était tellement défavorable au tourisme que l'on était quasiment tout seuls dans la ville ! La ville est vraiment cute. Pour ceux qui ont vu le film chinois "Le Virtuose", les premières images se passent dans ces ruelles et sur ces ponts...










De retour à Shanghai, un petit massage au Spa de Vicky, histoire de bien se détendre après une bonne journée de marche...

Puis "party" dans la rue ! En cette journée de la Fête de la Lune qui célèbre le dernier jour des Festivités du Nouvel An, les pétards et feux d'artifices n'ont pas arrêté... Au coin de ma rue, carrément sur la rue, des artificiers improvisés ont installé leur matériel et créé l'animation pendant plusieurs heures. Les questions de sécurité, ça ne les stresse pas beaucoup, les Chinois...

samedi 3 mars 2007

L'aventure au quotidien...

J’ai passé dix jours dans une famille chinoise, chez Vichy, qui est en fait la blonde d’un ami québécois. Elle a une petite fille adoptée de deux ans, Ai Ming, et deux Ayi (nourrice ou femme de ménage) dont une qui vit dans l’appartement et partage la chambre de l’enfant. C’est vraiment très chinois, ça. L’enfant passe très peu de temps par jour avec ses parents.


Dans les familles assez aisées pour avoir une Ayi, c’est elle qui fait l’éducation du petit. Il est surprenant de voir à quel point les enfants sont vite indépendants. Ils ne se collent pas à leurs parents comme le font les petits Occidentaux en général. À deux ans et qqs, la petite fait sa vie dans la maison, comme une adulte miniature. Même quand elle joue, on dirait déjà qu’elle cherche à apprendre. Elle connaît déjà plusieurs chansons ou contines traditionnelles qu’elle récite fièrement avec la chorégraphie qui va avec (trop drôle!).

Bien sûr, la communication entre elle et moi est assez limitée. Je pratique ave Ai Ming ce que j’ai appris dans mes cours de chinois et quand elle me répond, même si je ne comprends pas tout, je me dis qu’au moins, elle a compris ce que je lui ai dis !

Tous les matins, alors que je déjeune à l’occidental (toasts ou céréales), elle vient tout près de moi et regarde mon bol ou mon assiette avec une curiosité vraiment comique. À chaque fois, je lui propose de goûter (dans un chinois parfait !). Une toast avec du Nutella, les enfants aiment ça, d’habitude… Elle fait un pas en arrière et secoue vigoureusement la tête pour me dire que non, décidément, ce n’est pas sa tasse de thé ! Le matin, pour elle, c’est nouilles et soupe avec des espèces de raviolis de viande. Ce qui, de mon point de vue, ressemble pas mal aux autres repas chinois de la journée, mais il paraît que non, que c’est spécifique au déjeuner… ah bon.

À part le matin où j’ai du mal avec les coutumes chinoises, sinon, je mange comme eux. Et j’adore ça ! Une chance que j’aime le riz, parce qu’on n’y coupe pas : à tous les repas, le bol de riz, c’est comme la baguette pour les Français, ça accompagne tout, même un plat de spaghettis à la viande !

Dans un resto de poissons et fruits de mer, j’ai goûté récemment plusieurs nouveaux poissons, des crustacés style homards mais en vert, de la tortue (pas de goût particulier), de la méduse (texture vraiment pas l’fun, pas du tout gélatineux comme on pourrait l’imaginer mais plutôt dur comme du cartilage), du cactus (très gluant, pas bon!) et toutes sortes d’autres choses dont je ne connais même pas le nom parce que ça n’existe pas chez nous.



Autre nouvelle habitude gastronomique : le café. Ici, le café, ça ne fait pas du tout partie des habitudes. On en trouve du correct dans certains restos au double du prix de chez nous, autant dire hors de prix pour la Chine. Dans les épiceries, ils ne vendent que du café instantané en petits sachets, déjà tout prêt avec sucre et lait en poudre inclus. Moi qui prends mon café noir d’habitude, ça fait drôle au début… mais on s’y fait. Comme il n’y a pas de dessert, ça donne la petite touche sucrée ! Ce qui est bien pratique, c’est que dans toutes les maisons ou chambres d’hôtel, on trouve les machines à eau avec la grosse bonbonne d’eau, mais à la différence de chez nous, il y a un robinet d’eau chaude, d’où l’eau coule vraiment chaude. Il suffit donc de verser le sachet dans une tasse, de rajouter l’eau chaude, et c’est prêt ! Pareil avec les sachets de thé ! À défaut d’être particulièrement bon, c’est vraiment pratique, surtout dans un pays où l’eau n’est pas potable et où il faudrait faire bouillir sinon.