La journée, chaude, lourde et humide, est en train de s’achever dans un orage à tout casser. 20h dimanche soir : de gris clair (sa couleur habituelle), le ciel est passé à gris foncé en un instant, puis il a lâché d’un coup toute la pluie qui alourdissait l’air ambiant depuis quelques jours, atteignant son paroxysme aujourd’hui avec 30 degrés, un ciel très bas et un air incroyablement pesant… On est tout juste à la mi-avril. Je n’ose imaginer le climat au mois de juillet ! Les habitués disent que l’été, on passe d’un lieu climatisé à un autre, en prenant systématiquement le taxi (marcher dans la rue étant trop difficile).
Ça me rappelle mes premiers jours à Pékin. Je suis arrivée le 12 août 2005. Il faisait ce genre de température terriblement chaude et humide, quand marcher quinze minutes dans la rue relève de l’exploit athlétique. J’ai compris pourquoi les Chinois utilisent des éventails qui, contrairement aux chapeaux pointus des images d’Épinal de la Chine, sont encore largement répandus en ville. Je m’y suis d’ailleurs mise rapidement aussi (à l’éventail). Et c’était à Pékin, près de
Dimanche dernier, jour de Pâques, j'ai fait une journée "visites de lieux de culte". Je suis allée voir
Dimanche dernier, donc, après l’église, et suivant les consignes de mon petit guide (papier) de Shanghai, je devais prendre un bus qui partait de cette station de métro pour rejoindre un temple bouddhiste que je voulais visiter. Le guide donne le numéro du bus à prendre mais ne précise pas où le prendre : 17 sorties de métro, la foule sur tous les trottoirs environnants, des kilomètres de souterrains bondés… Il m’a fallu 2 heures pour trouver l’arrêt d’autobus recherché ! Il faut savoir rester zen…
Chaque salle du temple renferme des trésors :
milles petits bouddhas (Luohan).
Et la ferveur des Chinois est vraiment impressionnante. Personnes âgées, jeunes et enfants font brûler de l’encens et se recueillent devant chacune des statues, avec tout un cérémonial : trois fois d’abord vers le nord, puis vers chacun des quatre points cardinaux. J'ai eu la chance d’assister à une petite cérémonie bouddhiste. Voici quelques photos.
Milefo, le Bouddha rieur, la représentation du futur Bouddha.
La pagode, qui date de 977, servait essentiellement de bibliothèque pour les sutras bouddhistes.
Dans le parc du Mémorial des martyres de Longhua, quelques pas plus loin, des enfants s’adonnent au dessin et à la reprographie de la Pagode ou des monuments du Mémorial. Il faut voir le sérieux de ces enfants et la fierté des parents devant l’œuvre de leur progéniture.
Les petits Chinois sont des enfants surbookés. Ils ont des emplois du temps assez fous. On le dit depuis longtemps des enfants japonais, mais la spirale infernale de la compétition a désormais envahi
Les parents sont obsédés par la réussite de leur enfant (unique). Ils sacrifieraient tout pour que leur petit soit le meilleur, pour qu’il soit « successful ». C’est le mot qui revient systématiquement dans toutes les conversations que j’ai avec des Chinois ici (et de beaucoup d’étrangers qui sont aussi là expressément pour ça) : la réussite, le succès en affaires, l’argent… c’est le leitmotiv, la raison de vivre des Shanghaiens. L’urgence de faire de l’argent et de rattraper le temps où cela leur était interdit est vraiment palpable. Tout va vite. Les boutiques s’ouvrent et ferment leur porte en une journée. Les employés quittent leur employeur pour quelques dizaines de Renminbi supplémentaires par mois chez le concurrent. C’est la loi du marché et de la concurrence. La seule et unique loi qui vaille ici. Et ils le reconnaissent. La loyauté envers un employeur ? Pourquoi ? S’ils peuvent faire plus d’argent ailleurs...
Dans le lobby de mon hôtel, il y avait une petite boutique de souvenirs, sacs à main, valises. Elle existait jusqu’à vendredi, 17h. Quand je suis ressortie une heure plus tard, j’ai vu les valises et les meubles de la boutique entassés dans un camion. Peu avant 20h, les vitres de la boutique étaient abattues à
Samedi dernier, le sénateur représentant les Français établis hors de France était de passage à Shanghai, dans le cadre de sa campagne présidentielle en faveur de la candidate socialiste. J’étais de la partie simplement parce que, parmi les fondateurs de la section du PS de Shanghai se trouve mon ancienne colloc à Pékin, ainsi que son copain et trois autres amis à eux. La section est toute jeune, fondée par des très jeunes (ils ont tous moins de 30 ans) et compte aujourd’hui une quinzaine de membres mais ils sont super actifs.
À une semaine du premier tour, l’ambiance ici commence à être fébrile. Je fais du lobbying auprès du vice-consul (avec qui on est sorti quelque fois) pour que le consulat organise qqch pour les résultats ! Sous prétexte qu’il sera 2h du matin ici au moment de l’annonce des résultats (20h en France), et que le personnel du consulat est crevé (avec la préparation des élections, justement), ils ne veulent rien organiser ! Il y a entre 8000 et 10000 Français à Shanghai. On ne va quand même pas regarder les résultats chacun chez soi devant son portable !!! Je n’en reviens pas… Pour les élections québécoises du 26 mars, j’avais aussi essayé de faire quelque chose auprès du consulat canadien, mais le consul m’avait répondu que pour 50 Québécois inscrits (et approximativement une centaine au total), ça ne valait pas
Bref, j’ai quand même fini par arriver dans
Dans mon bassin, les adultes étaient moins nombreux et moins bruyants, mais complètement indisciplinés. Sur un bassin de
Le pont Nanpu, à 5 minutes à pied de chez moi, et le fleuve Huangpu. Tard le soir, quand le bruit de la ville s’est un peu calmé, j’entends les cornes de brume (l'un des rares sons agréable à mes oreilles), qui me rappellent que Shanghai est une ville portuaire, ce qui essentiellement à l’origine de toute cette effervescence.